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Voici un nouvel article du journal du Défi que je me suis lancé début septembre : « Des chansons pour grandir, des chansons pour avancer ».
Pour aller un peu plus loin dans le tableau et tenter de le comprendre, de le capter et d’essayer de le transposer musicalement, je vous propose quelques réflexions personnelles.
La traversée des ombres
Ce tableau marque le début d’une étape , dans l’ombre il y a un appel vers la lumière, mais pour le moment c’est comme une gestation, la lumière est filtrée, c’est le silence, un état de latence. C’est la traversée des ombres, la descente ,vers la crypte, la grotte humide, là où il y a la source, l’inconscient, la lune, le négatif, le noir. C’est le monde des émotions, des larmes, de la souffrance, des sensations qui deviendront par la suite une énergie montante. La terre mère, la roche, le creux, les entrailles , c’est le lieu qui correspond à la matière. La force tellurique qui se trouve à l’intérieur , l’énergie créatrice et destructrice, celle qui donne la vie et la mort. C’est le chaos, le commencement d’une nouvelle ère.
Cette puissante énergie liée aux cycles de la vie et de la mort, c’est le Féminin. Renier la part de féminin en chacun de nous, c’est aller contre nature. La nature, passe d’un genre à l’autre par des gradations imperceptibles. Depuis l’homme jusqu’aux êtres les plus sensibles, toutes les productions semblent se tenir par une sorte de lien. Les végétaux , les animaux, les hommes ont été crées successivement par leur mère commune , la terre. Celle-ci est capable du meilleur comme du pire. Au départ, la terre n’est que chaos et fureur. Les volcans crachent laves incandescentes et gaz brûlants. Un milliard d’années est nécessaire pour que le refroidissement soit suffisant et que l’eau passe de l’état de vapeur à l’état de liquide. Les pluies diluviennes ravinent alors les continents, comblent les dépressions. Ce déluge crée les conditions pour qu’apparaissent, au coeur des volcans, les premiers êtres dits « vivants ». Partir à la rencontre du féminin c’est traverser les ombres et descendre dans les profondeurs terrestres de l’origine. Construire sa vie dans une seule direction vers une unique polarité féminin ou masculin, revient à se couper en deux , se chercher sans jamais se trouver. On ne peux pas savoir ce qu’est la lumière sans être passé par l’ombre, la mort puis la renaissance, les deux sont indissociables c’est le processus naturel de transformation de la matière. Le fossile est inscrit dans la matière, dans la matrice, dans l’inconscient collectif.
Des accords plus riches
Pour aborder musicalement l’ ouverture de ce tableau qui se situe dans la deuxième partie du morceau, il faut ajouter des accords plus riches, des accords un peu plus colorés avec des septièmes. Après avoir utilisé des accords mineurs dans la première partie, pour introduire cette ouverture possible vers cet appel à la lumière, voici les accords avec une septième qui ont été ajoutés :
D7sus2 Dbm7(b5) Cmaj7 Bm7 (b5) Bm7/Bb Am am7
A la guitare pour donner de la respiration et aérer cette partie du texte qui s’ouvre, c’est une interprétation en rubato . Elle permet d’ abandonner la rigueur de la mesure et donne un aspect plus libre.
Le premier tableau du défi est terminé pour ce qui est des paroles et de la musique.
Merci à bientôt, pour la suite 😉
Bravo pour ta peinture Odile! Je la trouve vraiment iinspirante et profonde!
Très bon choix des accords car je venais justement d’écrire sur les accords à 4 notes. Accords suspendus, je trouvais touché ça!
Par contre, je ne comprends pas trop le terme « improvisation en rubato » Pourrais-tu m’expliquer, s.v.p?
Merci! 🙂